Les Eglises De Maison

Chapitre Quatre

 

Quand les gens entendent parler des églises de maison pour leur première fois, ils pensent souvent de manière erronée que la seule différence entre les églises de maison et les églises institutionnelles est leur taille et leurs capacités relatives de fournir le « ministère. » Les gens concluent parfois que l’église de maison ne peut pas offrir un ministère de qualité comme les églises possédant des bâtiments. Mais si on définit le « ministère » en tant que tout ce qui contribue à la formation des disciples, les aidant à ressembler à Christ et en les équipant pour le service, nous comprendrons que les églises institutionnelles n’ont aucun avantage, et comme j’ai précisé dans le chapitre précédent, elles présentent plutôt beaucoup de désavantages. Certainement, les églises de maison ne peuvent pas fournir la quantité d’activités à facettes multiples des églises institutionnelles, mais elles peuvent par excellence fournir le vrai ministère.

Certains rejettent que les églises de maison sont des vraies églises, simplement parce qu’elles ne disposent pas de bâtiments d’église. Si ces gens avaient vécu dans les trois cents premières années de l’église, ils auraient rejeté chaque église du monde disant qu’elle n’était pas une vraie église. Le fait est que Jésus a déclaré : « Là où deux ou trois sont assemblés en Mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt. 18 :20). Jésus n’a rien dit au sujet d’ les croyants doivent se réunir. Et même s’il y a deux croyants seulement, il a promis d’être présent parmi eux s’ils se réunissent en son nom. Ce que les disciples de Christ font souvent dans les restaurants, partageant un repas et échangeant la vérité, s’enseignant et s’exhortant les uns les autres, est réellement plus près du modèle des réunions de l’église du Nouveau Testament que ce qui se produit souvent dans beaucoup de bâtiments d’église les dimanches matins.

Dans le chapitre précédent, j’ai énuméré certains des avantages qu’ont les églises de maison sur les églises institutionnelles. Je voudrais commencer ce chapitre en énumérant quelques autres raisons pour lesquelles le modèle d’église de maison est une alternative biblique très valide qui peut être tout à fait efficace pour accomplir le but de faire des disciples. Cependant, laissez-moi d’abord exprimer au départ que mon but n’est pas d’attaquer les églises institutionnelles ou leurs pasteurs. Il y a des multitudes de fidèles et de pasteurs sincères des églises institutionnelles qui font tout dans leurs structures pour satisfaire le Seigneur. J’enseigne des milliers de pasteurs institutionnels chaque année. Je les aime et les apprécie beaucoup. Ils sont parmi les plus bonnes personnes au monde. Et parce que je sais combien est incroyablement difficile leur tâche, je veux leur présenter une alternative qui les aidera à atténuer leur souffrance et à être heureux et plus efficaces. Le modèle d’église de maison est biblique et favorise potentiellement la formation des disciples et épanouit ainsi le royaume de Dieu. Je sais que la grande majorité de pasteurs institutionnels serait beaucoup plus heureuse, plus efficace et plus déterminée si elle suivait le modèle de l’église de maison.

J’ai été pasteur institutionnel pendant plus de vingt années et j’ai fait de mon mieux avec la connaissance que je disposais. Mais c’est après que j’ai passé plusieurs mois visitant beaucoup d’églises les dimanches matins que j’ai eu mon premier aperçu de ce que signifie aller à l’église en tant que « personne ordinaire. » C’était très révélateur, j’ai commencé à comprendre pourquoi tant de personnes sont si réticentes au sujet d’aller à l’église. Tout comme les autres membres de l’église, excepté le pasteur, je m’assiérais là poliment attendant que le service soit terminé. Là au moins je pourrais en train en contact avec les autres en tant que participants, non pas en tant que spectateurs ennuyés. Cette expérience était l’un de plusieurs catalyseurs qui m’ont fait penser à une meilleure alternative, et je commençai ma quête sur le modèle biblique d’église de maison. J’étais stupéfait de découvrir que les millions d’églises de maison existent partout dans le monde, et je conclus que les églises de maison ont quelques avantages sur les églises institutionnelles.

Plusieurs des pasteurs qui lisent ce livre ne supervisent pas des églises de maison, mais des églises institutionnelles. Je sais qu’au commencement ça pourrait être difficile pour eux d’accepter ce que j’ai écrit puisque ça peut sembler très radical au début. Mais je suggère qu’ils prennent leur temps et scruter ce que je dis, je ne m’attends pas à ce qu’ils avalent du coup tout ce que j’ai écrit. C’est pour les pasteurs auxquels j’ai écrit, motivé par l’amour pour eux et pour leurs églises.

L’Unique Église de la Bible

Avant tout, le Nouveau Testament ne reconnaît pas les églises institutionnelles qui se réunissent dans des bâtiments spéciaux, tandis que les églises de maison étaient la norme dans l’église primitive:

Après avoir réfléchi, il se dirigea vers la maison de Marie, mère de Jean surnommé Marc, où beaucoup de personnes étaient réunies et priaient (Actes 12 :12 – italiques de l’auteur)

Vous savez que je n’ai rien caché de ce qui vous était utile, et que je n’ai pas craint de vous prêcher et de vous enseigner publiquement [sûrement pas dans les quatre murs de l’église] et dans les maisons (Actes 20 :20 – italiques de l’auteur)

Saluez Prisca et Aquila…Saluez aussi l’église qui est dans leur maison (Rom.16 :3-5 – italiques de l’auteur ; regardez aussi Romains 16 :14-15 pour les deux autres églises de maison probables à Rome).

Les églises d’Asie vous saluent. Aquila et Priscille, avec l’église qui est dans leur maison … (1Cor. 16 :19 – italiques de l’auteur)

Saluez les frères qui sont à Laodicée, et Nymphas et l’église qui est dans sa maison. (Col.4 :15 – italiques de l’auteur)

Et à la sœur Apphia, à Archippe, notre compagnon de combat, et à l’église qui est dans ta maison. (Philémon 1 :2 – italiques de l’auteur)

On a souvent dit que la seule raison qui a poussé l’église primitive à ne pas se construire des bâtiments est qu’elle était encore dans son enfance. Mais cette enfance a duré quelques décennies d’après l’histoire du Nouveau Testament (et deux siècles après). Ainsi, si la construction des bâtiments d’église est un signe de la maturité, l’église des apôtres que nous voyons dans le livre des apôtres n’a pas grandi.

. Je propose que la raison pour laquelle aucun apôtre n’a jamais construit un bâtiment d’église soit parce qu’une telle chose, au strict minimum, serait synonyme de dévier de la volonté de Dieu, même Jésus n’ait pas laissé un exemple ou une instruction pareille. Il a réussi à faire des disciples sans bâtiments particuliers, c’est pour cela qu’il a dit à ses disciples de faire des disciples. Eux non plus, ils n’ont pas vu l’utilité des bâtiments d’église. C’est aussi simple. Quand Jésus a dit à ses disciples d’aller partout le monde et de faire des disciples, ses disciples ne se sont pas dit : « Jésus veut que nous construisions des bâtiments et que nous y donnions des sermons aux gens une fois par semaine. »

En plus, construire les bâtiments d’église peut même être considéré comme une violation flagrante du commandement de Christ de ne pas s’amasser des trésors sur terre, de ne pas gaspiller l’argent sur des choses qui sont entièrement inutiles, et de ne pas gaspiller les ressources qui pourraient être employées pour le royaume de Dieu.

L’Intendance Biblique

Ceci mène au deuxième avantage qu’ont les églises de maison sur les églises institutionnelles : Le modèle d’église de maison favorise l’intendance des ressources de l’église, ce qui constitue un aspect extrêmement important dans la formation des disciples. Aucun sous n’est gaspillé sur les bâtiments d’église, posséder, louer, réparer, augmenter, transformer, les réchauffer ou les refroidir. En conséquence, ce qui aurait été gaspillé sur les bâtiments peut être employé pour nourrir et vêtir les pauvres, pour répandre l’évangile, et faire des disciples, tel que nous le voyons dans le livre des Actes. Pensez à comment serait le royaume de Dieu si les milliards de dollars dépensés sur les bâtiments d’église avaient été employés pour répandre l’évangile et servir les pauvres ! C’est presque inimaginable.

D’ailleurs, les églises de maison n’ayant pas plus de vingt personnes pourraient être supervisées par un « faiseur de tente » (c’est-à-dire, « les anciens/pasteurs/évêques non salariés, ce qui serait possible s’il y avait un certain nombre de croyants matures dans l’église de maison. De telles églises n’exigeraient pratiquement d’aucun sou pour fonctionner.

Naturellement, la bible semble indiquer que les anciens/pasteurs/évêques devraient être payés proportionnellement à leur travail, ainsi ceux qui consacrent leur plein temps au ministère devraient en faire leur pleine vie (voir le 1 Ti. 5:17 – 18). La dîme de dix salariés dans une église de maison peut soutenir un pasteur à leur niveau de vie moyen. Cinq personnes qui versent leur dîme dans une église de maison peuvent libérer un pasteur pour consacrer la moitié de sa semaine de travail à son ministère.

Dans le modèle d’église de maison, l’argent qui serait employé sur des bâtiments est libéré pour soutenir des pasteurs, et ainsi les pasteurs institutionnels ne devraient pas penser que la prolifération des églises de maison menace leur sécurité ministérielle. En revanche, ça pourrait signifier que beaucoup d’autres hommes et femmes pourraient réaliser que Dieu a placé dans leurs coeurs pour le servir au ministère professionnel.[1] Alternativement, cela aiderait à accomplir le but de faire des disciples. D’ailleurs, une église de maison avec vingt salariés peut potentiellement donner la moitié de son revenu aux missions d’évangélisation et aux pauvres.[2]

Si une église institutionnelle se transformait en réseaux d’églises de maison, les personnes qui pourraient perdre leurs emplois seraient le personnel administratif de l’église et les différents chefs de divers programmes et peut-être quelques responsables de ministères ayant une certaine spécialité (par exemple, ministres des enfants, des jeunes dans de plus grandes églises) qui ne seraient pas disposés à commercer les ministères qui ont de base biblique. Les églises de maison n’ont pas besoin des ministres des enfants et des jeunes parce que la Bible attribue cette responsabilité aux parents, et les membres des églises de maison tâchent généralement de suivre la Bible plutôt que les normes du christianisme culturel. La jeunesse chrétienne n’ayant pas des parents chrétiens peut être incorporée dans les églises de maison, tout comme dans les églises institutionnelles, et y être formée. Est-ce que quelqu’un s’est demandé pourquoi le Nouveau Testament ne fait aucune mention de « pasteur des jeunes » ou « pasteurs des enfants »? De tels ministères n’existaient dans les 1900 premières années du christianisme. Pourquoi sont-ils soudainement devenus essentiels aujourd’hui, et principalement dans les pays occidentaux riches?[3]

En conclusion, dans les nations pauvres en particulier, les pasteurs sont souvent incapables de louer ou acquérir un bâtiment d’église sans être subventionnés par les chrétiens occidentaux. Les conséquences indésirables de cette dépendance sont diverses. Le fait est, cependant, que pendant les 300 années du christianisme ce problème n’existait pas. Si vous êtes pasteur dans un pays en voie de développement et que la situation financière ne vous permette pas d’avoir votre propre bâtiment d’église, vous n’avez pas besoin de flatter les Américains pour qu’ils viennent vous visiter dans l’espoir de vous amasser de l’or. Dieu a déjà résolu votre problème. Vous n’avez vraiment pas besoin d’un bâtiment d’église pour faire des disciples avec succès. Suivez le modèle biblique.

La Fin de la Fragmentatioin des Familles

Voici un autre avantage qu’ont les églises de maison: ils excellent dans la formation des enfants et des adolescents. Une des grandes faussetés commises par les églises institutionnelles aujourd’hui (particulièrement les grandes églises aux Etats-Unis) est de dire qu’elles fournissent de merveilleux encadrements aux enfants et aux jeunes gens. Pourtant ils cachent le fait que la grande majorité des enfants qui passent des années d’amusement dans les soi-disant ministères des enfants et des jeunes ne retournent plus jamais à l’église lorsqu’ils « quittent le nid. » (Demandez n’importe quel pasteur des jeunes, il doit savoir les statistiques.)

En plus, les églises qui ont des pasteurs des jeunes et des enfants divulguent continuellement la fausseté, aux parents incapables ou non responsables de la formation spirituelle de leurs enfants, disant : « nous prendrons soin de la formation spirituelle de vos enfants. Nous sommes des professionnels qualifiés. »

Le système en soi est un échec, parce qu’il tend toujours vers le pire. Ça commence par les parents qui recherchent les églises que leurs enfants apprécient. Si l’adolescent Johnny dit en rentrant qu’il s’est bien amusé à l’église, les parents sont captivés, parce qu’ils confondent l’amusement de Johnny et sa croissance spirituelle. Ils ont complètement tort.

Les pasteurs responsables avides du succès veulent à tout prix que leurs églises se développent, et ainsi les pasteurs des jeunes et des enfants terminent souvent des réunions de comité avec des pressions de créer les programmes « efficaces » pouvant amuser les enfants. (« Efficace » est toujours synonyme à «l’amusement, » et ne signifie nécessairement pas, « amener les enfants à se repentir, à croire, et à obéir au commandement de Jésus.”). Si les enfants peuvent en être flattés, les parents naïfs reviendront (avec de l’argent), et l’église se développera.

Le succès des groupes de jeunes est mesuré par le nombre de participants aux réunions. Les pasteurs des jeunes font tout pour le rêve devienne réalité, et cela conduit trop souvent à compromettre le spirituel. Malheur au pasteur des jeunes qui entend dire que les parents ont rapporté au pasteur responsable que leurs enfants se plaignent au sujet de son enseignement et de ses messages accusateurs.

Mais combien bénis seraient les pasteurs des jeunes qui deviendraient responsables des églises de maison. Ils ont normalement de grandes qualifications et ont du zèle avec plein d’énergie. Bon nombre d’entre eux sont seulement des pasteurs des jeunes parce que c’est la première étape exigée pour qu’ils acquièrent graduellement les qualifications surhumaines exigées pour pouvoir être pasteurs titulaires. La plupart sont plus que capables de diriger une église de maison. Ce qu’ils font dans leurs groupes de jeunes est plus proche du modèle biblique de l’église que ce qui se fait continuellement dans les cultes de l’église ! Il en est de même pour les pasteurs des enfants, qui pourraient être de loin supérieurs à la plupart des pasteurs responsables. Ils pourraient servir dans des églises de maison où chacun, y compris les enfants, se positionne pour faire un petit cercle, où chacun y est en tant que participant.

Les enfants et les adolescents sont naturellement des meilleurs disciples dans les églises de maison, car ils expérimentent la véritable communauté chrétienne et ont l’occasion d’y participer, de poser des questions, et d’apprendre des gens d’âges différents, tous en tant que membres d’une même famille chrétienne. Dans les églises institutionnelles, ils sont continuellement exposés à un grand « spectacle », ils expérimentent très peu, et sont mis au courant de l’hypocrisie, et comme à l’école, ils apprennent seulement de leurs pairs. Mais dans une réunion de tous les âges, qu’est ce que vous faites des bébés qui crient ou des enfants turbulents?

Ils devraient toujours être aimés, et quelques mesures pratiques peuvent être prises pour les calmer quand ils posent des problèmes. Ils peuvent, par exemple, être déplacés vers une autre pièce et les laisser s’amuser, ou leurs donner du crayon et du papier pour griffonner un peu. Dans l’église de maison, les bébés et les enfants ne sont pas considérés comme des objets à abandonner loin à la crèche pour être entretenus pas un personnel purement étranger. Ils sont aimés par chacun dans leur famille étendue. Un bébé qui pleure dans une église institutionnelle est souvent une perturbation au culte et un embarras aux parents condamnés par les regards désapprobateurs des autres membres de l’église. Un bébé qui pleure dans une église de maison est entouré par sa famille, et tout le monde sait que c’est un petit cadeau de Dieu, une personne qu’ils sont tous tenus à porter dans leurs bras.

D’autres parents peuvent doucement enseigner les parents des enfants non contrôlables ce qu’ils doivent savoir à cet effet. Les croyants ont des rapports véritables et prennent sois les uns des autres. Ils ne murmurent pas contre les autres comme dans les églises institutionnelles. Ils se connaissent et s’aiment les uns les autres.

Les Pasteurs Heureux

Ayant dirigé des églises pendant deux décennies, ayant déjà parlé aux dizaines de milliers de pasteurs autour du monde, et ayant beaucoup d’amis pasteurs, je pense pouvoir dire que je sais quelque chose au sujet les demandes d’une église moderne. Tout comme chaque pasteur d’une église institutionnelle, j’ai éprouvé « le côté sombre » du ministère. Il peut parfois être très ténébreux. En fait, « brutal » pourrait être le meilleur terme pour le décrire.

Les illusions que la plupart des pasteurs se créent naturellement ruinent parfois même leurs rapports de famille. Les pasteurs se découragent pour bien de raisons. Ils doivent être des politiciens, des juges, des employeurs, des psychologues, des directeurs d’établissements, des entrepreneurs, des conseillers de mariage, des orateurs publics, des gérants, des sondeurs d’esprit, et des administrateurs. Ils se trouvent souvent en concurrence féroce avec d’autres pasteurs pour s’approprier une plus grande tranche du corps de Christ. Ils ont peu de temps pour leurs propres exercices spirituels. Beaucoup se sentent pris au piège dans leurs salaires insignifiants. Leurs congrégations sont leurs clients et leurs employeurs. Parfois ces clients et employeurs peuvent rendre la vie très difficile.

Par comparaison, la tâche du pasteur d’église de maison est facile. D’abord, s’il mène une vie exemplaire d’un vrai disciple vrai et enseigne l’obéissance aux commandements de Jésus, peu de boucs auront intérêt à faire partie de son groupe. En fait, se réunir dans les maisons est assez suffisant pour maintenir beaucoup de chèvres dehors. Ainsi le pasteur investira la plupart de son temps dans les brebis.

En second lieu, il peut prouver son amour à toutes ses brebis et les former personnellement, parce qu’il a douze à vingt adultes seulement à surveiller. Il peut passer son temps avec eux, car il est comme le père d’une famille. Il peut leur donner tout le temps qu’ils méritent. Je me rappelle quand j’étais pasteur institutionnel, je me suis senti souvent seul. Je ne pourrais pas approcher aucun membre de ma congrégation, de peur que les autres membres ne m’en veulent pas et ne deviennent jaloux de ceux de ma petite clique. J’ai ardemment désiré approcher d’autres croyants, mais je n’étais pas prêt à payer le prix de gagner de vrais amis.

Dans le cadre de la famille liée étroitement d’une église de maison, les membres aident naturellement le pasteur à maintenir sa responsabilité, car il est pour eux un ami intime, pas un acteur sur l’estrade.

Le pasteur d’église de maison peut passer son temps à développer les dirigeants de futures églises de maison, ainsi quand viendra le temps pour se multiplier, les dirigeants seront prêts. Il n’observe pas ses futurs responsables prendre les dons de l’église à une école biblique dans un autre endroit.

Il peut bien avoir le temps de développer un autre ministère en dehors de sa congrégation locale. Il pourrait peut-être conduire des activités dans les prisons, les maisons de soin ou être impliqué dans l’évangélisation des réfugiés ou des hommes d’affaires. Selon son expérience, il pourrait peut-être consacrer une partie de son temps à implanter d’autres églises de maison, ou à former les plus jeunes pasteurs d’église de maison de tutelle qui ont grandi sous son ministère.

Il n’est pas un orateur de dimanche matin. Il n’a pas besoin de préparer un sermon à trois points les samedis soir, se demandant comment il pourrait probablement satisfaire tant de personnes aux différents niveaux de croissance spirituelle. Il peut se consoler en observant la manifestation du Saint-Esprit dans chacune de leurs réunions et les encourager à exercer leurs dons. Il peut même s’absenter dans certaines réunions parce que tout fonctionne bien même sans lui.

Il n’a aucun bâtiment qui le distrait et n’a aucun employé à contrôler.

Il n’a aucune raison de concurrencer d’autres pasteurs locaux.

Il n’a aucune « pancarte d’église » pour se distinguer du reste du corps parce qu’il forme un seul corps avec les autres.

En bref, il peut être ce qui Dieu lui a appelé à être, non pas ce qui lui est imposé par le christianisme culturel. Il n’est pas l’acteur de fil, président d’une compagnie, ou d’un centre quelconque. Il est un faiseur de disciple, il équipe les saints.

Les Brebis Heureuses

Tout ce que les vrais croyants désirent et apprécient dans l’église se trouve dans l’église de maison.

Les vrais croyants désirent avoir de bonnes relations avec d’autres croyants, parce que l’amour de Dieu a été déversé dans leurs coeurs. De tels rapports font partie et colis de l’église de maison. C’est ce que la bible appelle la fraternité, un partage véritable de sa vie avec d’autres frères et soeurs. Les églises de maison créent un environnement où les croyants peuvent faire ce qu’ils sont censés faire, ce que nous trouvons dans nombreux passages du Nouveau Testament appelés: « les uns les autres ». Dans l’église de maison, les croyants peuvent s’exhorter, s’encourager, s’édifier, se soulager, s’enseigner, se servir et prier pour les uns les autres. Ils peuvent s’inciter mutuellement dans l’amour et dans les bonnes oeuvres, à confesser mutuellement leurs péchés, à aider les autres à prendre leurs fardeaux, et à exhorter les autres par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituelles. Ils peuvent pleurer avec ceux qui pleurent et se réjouir avec ceux qui se réjouissent. De telles choses ne se produisent pas très souvent au cours des réunions de dimanche matin dans les églises institutionnelles où les croyants s’asseyent et observent. Un membre d’une église de maison m’a dit : « quand quelqu’un est malade dans notre congrégation, je ne lui apporte pas le repas comme à un étranger ou parce que je me suis fait inscrire pour faire « ce type de ministère ». Je prends lui amène naturellement mon repas parce que je le connais et je l’aime. »

Les vrais croyants apprécient l’interaction et la participation. S’asseoir passivement pour écouter aux sermons non pertinents ou superflus année après année insulte leur intelligence et leur spiritualité. En revanche, ils préfèrent avoir une occasion de partager les perspicacités personnelles qu’ils gagnent au sujet de Dieu et de sa Parole, et ce sont les églises de maison qui fournissent de telles occasions. Ils poursuivent le modèle biblique plutôt que culturel, où chaque personne “ « a un cantique, une instruction, une révélation, une langue, une interprétation » (1 cor. 14:26). Dans les églises de maison, personne n’est perdu dans la foule ou n’est exclu par une clique d’église.

Les vrais croyants désirent être utilisés par Dieu. Dans une église de maison, chacun a l’opportunité d’être utilisé pour bénir les autres, et des responsabilités sont partagées par tous, de sorte que personne n’éprouve le stress qui est commun parmi les serviteurs des églises institutionnelles. Au minimum, chacun peut apporter la nourriture à partager pendant le repas commun, ce que Écriture appelle « agapes » (Jude 1:12). Pour beaucoup d’églises de maison, ce repas suit l’exemple du Repas original du Seigneur, qui faisait partie réelle du repas de pâque. Le Repas du Seigneur n’est pas, comme un petit garçon l’a illustré dans une église institutionnelle que je dirigeais, « le saint casse-croûte de Dieu. » L’idée de manger une petite gaufrette et de boire d’un peu de jus parmi les étrangers et pendant quelques secondes de la réunion est tout à fait étrangère à la Bible et aux églises de maison de la Bible. La signification sacramentelle de la communion est un repas partagé parmi les disciples qui s’aiment les uns les autres.

Dans une église de maison, le culte est simple, sincère et ouvert à tout un chacun, il ne s’agit pas d’une exposition. Les vrais croyants aiment adorer Dieu en esprit et en vérité.

Équilibre et Tolérance Doctrinaux

Dans les forums occasionnels et ouverts de petits rassemblements d’église, tout l’enseignement peut être examiné par tous ceux qui peuvent lire. Les frères et les soeurs qui se connaissent et s’aiment les uns les autres sont enclins à considérer avec respect les points de vue qui diffèrent de leurs, et même si le groupe n’atteint pas un consensus, l’amour, et non pas doctrine, les lie toujours ensemble. N’importe quel enseignement dans le groupe, y compris celui des anciens/pasteurs/évêques, doit être vérifié dans l’amour par tout le monde, parce que le grand Enseigne habite dans chaque membre (voir 1 Jean 2:27 ). L’examen et l’équilibre tendant vers le modèle biblique l’empêchera de dérailler doctrinalement.

C’est tout à fait un contraste de la norme des églises institutionnelles modernes, où la doctrine d’église est pré-établie et ne doit pas être contestée. En conséquence, les mauvaises doctrines subsistent indéfiniment, et la doctrine devient la constitue la norme de l’acceptation. Pour cette même raison, un point simple dans un sermon peut avoir comme conséquence l’exode immédiat des dissidents, qui vont temporairement se trouver quelques « croyants semblables. » Ils savent que ça ne vaut pas la peine de parler au pasteur de leur désaccord doctrinal. Même si il était persuadé de changer son point de vue, il devrait le cacher et le maintenir pour garder beaucoup dans l’église ainsi que ceux du rang le plus élevé dans sa dénomination. Les différences doctrinales dans les églises institutionnelles produisent des pasteurs semblables à des politiciens les plus habiles du monde, les orateurs qui discourent dans des vagues généralités et évitent tout ce qui pourrait avoir comme conséquence la polémique, conduisant ainsi chacun à croire qu’il est dans son camp.

La Tendance Moderne

Il est intéressant d’apprendre que les églises institutionnelles développent de plus en plus des structures de petits groupes dans leurs modèles institutionnels, reconnaissant leur efficacité dans la formation des disciples. Quelques églises vont un peu loin, plaçant les petits groupes au premier rang, les considérant comme étant l’aspect le plus important de leur ministère. Les grandes « réunions » ont une importance secondaire en comparaison aux petits groupes (au moins dans la théorie).

Telles sont des étapes vers la bonne direction, et Dieu bénit de telles étapes, car sa bénédiction sur nous est proportionnée au degré de notre disponibilité. En effet, les « cellules d’églises » sont mieux structurées que les églises institutionnelles pour faciliter la formation de disciple. Elles se tiennent à mi-chemin entre le modèle institutionnel de l’église et le modèle d’église de maison, combinant les éléments de tous les deux.

Comment est-ce que les églises institutionnelles modernes ayant de petits groupes se comparent-elles au modèle antique et moderne des églises de maison ? Il y a quelques différences.

Par exemple, les petits groupes dans les églises institutionnelles servent malheureusement parfois dans le but de favoriser beaucoup de choses erronées faites dans les églises institutionnelles, particulièrement quand le vrai motif de mettre sur pied le ministère de petits groupes est d’établir le royaume de l’église du pasteur titulaire. Il emploie par conséquent les gens pour son propre compte, et les petits groupes sont mieux adaptés pour ce faire. Quand ceci se produit, les chefs de petits groupes sont choisis pour leur fidélité à l’église mère, et ils ne peuvent pas être trop doués ou charismatiques, de peur que le diable ne les tente avec des idées de prendre le large. Ce genre de politique gêne l’efficacité de petits groupes et, juste comme dans n’importe quelle autre église institutionnelle, elle se dégage des vrais leaders aspirants en les envoyant aux écoles bibliques et aux séminaires, dépouillant l’église des vrais dons, en les envoyant à des endroits où ils seront formés à conduire des conférences plutôt qu’à faire les disciples.

Les petits groupes des églises institutionnelles se transforment souvent en des groupes de fraternité. On n’y produit vraiment pas de disciple. Puisque les gens sont censément nourris spirituellement les dimanches matins, les petits groupes se concentrent parfois sur d’autres choses différentes de la parole de Dieu, parce qu’ils ne veulent pas répéter ce qui se fait les dimanches matins.

De petits groupes dans les églises institutionnelles sont souvent initiés par un membre du personnel de l’église, plutôt que engendrés par l’esprit. Ils deviennent un programme de plus parmi tant d’autres programmes de l’église. Les gens sont regroupés par âge, statut social, passé, intérêts, état civil ou par emplacement géographique. Des boucs sont souvent mélangés aux brebis. Toute cette organisation charnelle n’aide pas les croyants à s’aimer malgré leurs différences. Rappelez-vous que plusieurs des églises primitives étaient faites des juifs et des Gentils. Elles ont régulièrement partagé le repas ensemble, une chose interdite par la tradition juive. Leurs réunions constituaient une bonne expérience ! C’était de bonnes occasions de pratiquer l’amour ! Quels témoignages de la puissance de l’évangile ! Ainsi pourquoi pensons-nous qu’il faut scinder l’église en de petits groupes homogènes pour assurer le succès ?

Les églises institutionnelles avec de petits groupes ont toujours leur exposition de dimanche de matin, où les spectateurs ne font qu’observer la cène. Ces petits groupes ne sont jamais autorisés à se réunir quand il y a de « vrais » réunions, indiquant à tous que seuls les réunions institutionnelles sont les plus importantes. En raison de ce message, plusieurs, sinon la majorité, des participants de dimanche matin ne pourront pas appartenir à un petit groupe même s’ils sont encouragés à le faire, car ils les considèrent comme étant facultatifs. Ils sont satisfaits d’assister au service hebdomadaire qui est le plus important. Ainsi le concept de petit groupe peut être présenté comme étant quelque peu important, mais pas aussi important que le service institutionnel de dimanche. La meilleure occasion pour la vraie fraternité, la formation des disciples et la croissance spirituelle est effectivement dépouillée de sa valeur. Et le faux message est envoyé. Le service institutionnel l’emporte toujours.

Autres Différences

Les églises institutionnelles qui ont de petits groupes sont encore structurées comme une pyramide d’entreprise, où chacun connaît sa place dans la hiérarchie. Les personnes qui sont au dessus peuvent s’appeler des « serviteurs, » mais elles sont souvent des cadres supérieurs, les seuls responsables, qui ont le dernier mot. Plus l’église est grande, plus le pasteur et sa clique sont éloignés des membres de l’église. Si vous vous demandez à un pasteur sincère, il vous dira franchement que le jour où il a été heureux était quand il dirigeait un petit groupe.

De même, les églises institutionnelles qui ont de petits groupes favorisent toujours l’écart entre le clergé et les laïcs. Les chefs de petits groupes constituent toujours une classe subalterne aux professionnels salariés. Les études Bibliques sont souvent approuvées par le clergé, puisque les chefs de petits groupes ne peuvent pas être conférés trop d’autorité. Les petits groupes ne sont pas autorisés à pratiquer le Repas du Seigneur ou le baptême. Ces activités sacrées sont réservées à la classe d’élite ayant les titres et les diplômes. Ceux qui sont appelés au ministère professionnel dans le corps doivent faire l’école biblique ou le séminaire en vue d’être qualifiés pour le « vrai » ministère et joindre le groupe d’élite.

Les petits groupes dans les églises institutionnelles sont souvent considérés comme des minis églises, ne dépassant pas 60 à 90 minutes de réunion, où une personne douée dirige l’adoration et une autre donne l’enseignement préalablement approuvé. Il y a peu de place pour que l’esprit utilise les autres, distribue des dons, ou développe les ministres.

Souvent, les gens ne sont pas suffisamment engagés aux petits groupes dans les églises institutionnelles, parce qu’ils sont sporadiquement présents, et parce que les petits groupes sont parfois conçus pour être provisoires, ce qui fait que l’engagement de la communauté soit faible dans des églises de maison.

Les petits groupes dans les églises institutionnelles se réunissent d’habitude pendant la semaine pour ne pas surcharger le week-end avec une autre réunion d’église. En conséquence, les petits groupes du milieu de la semaine sont normalement limités à deux heures de réunion, et sont interdits à ceux qui ont des enfants scolarisés ou qui doivent voyager une longue distance.

Même lorsque les églises institutionnelles favorisent le ministère de petit groupe, il y a toujours un bâtiment sur lequel l’argent est gaspillé. En fait, si le programme de petit groupe ajoute des personnes à l’église, leur argent finit par être dépensé sur des programmes de construction. En plus, les petits groupes des églises institutionnelles exigent au moins un salaire supplémentaire pour le personnel. Cela signifie que chaque nouveau programme de l’église correspond à une dépense de plus.

Le pire est peut-être que les pasteurs des églises institutionnelles ayant de petits groupes sont extrêmement limités pour faire leurs propres disciples. Ils sont si occupés par leurs diverses responsabilités et trouvent peu de temps pour la formation des disciples. Ils ne peuvent que former des chefs de petits groupes, même cela est souvent limité à une réunion par mois.

Ceci implique que les églises de maison, à mon avis, sont plus bibliques et efficaces pour faire et multiplier les disciples et les formateurs des disciples. Je réalise, cependant, que mon avis ne va pas changer des centaines d’années de la tradition d’église aussi rapidement. Ainsi j’invite les pasteurs institutionnels à faire quelque chose pour rapprocher leurs églises à un modèle plus biblique pour faire les disciples.[4] Ils pourraient envisager de faire personnellement de futurs dirigeants ou de commencer le ministère de petits groupes. Ils pourraient tenir une « réunion de l’église primitive » un dimanche quand le bâtiment d’église serait fermé et chacun partagerait un repas à la maison avec les autres comme le faisaient les chrétiens des trois premiers siècles.

Les pasteurs qui ont de petits groupes dans leurs églises pourraient envisager de libérer certains d’entre eux pour former des églises de maison et voir ce qui se produirait. Si les petits groupes sont en bonne santé et dirigés par les pasteurs/anciens/évêques appelés par Dieu, ils devraient pouvoir travailler seuls. Ils n’auront plus besoin de l’église mère parce qu’ils seront de jeunes églises non affiliées. Pourquoi ne pas les libérer ?[5] L’argent des membres qui va à l’église mère pourrait soutenir le pasteur de l’église de maison.

Ma position envers les églises de maison signifie-t-elle qu’il n’y a rien de bon à dire à propos des églises institutionnelles ? Absolument pas. Certaines méritent d’être louées pour le degré des disciples obéissants à Christ qui y sont faits. Leurs pratiques et leurs structures, cependant, sont parfois l’obstacle qu’un stimulus de la course vers l’accomplissement du but que Christ a placé devant nous, et elles tuent souvent des pasteurs.

Que Se Passe-t-il dans une Réunion d’Église de Maison ?

Aucune église de maison ne doit être structurée comme d’autres églises, il y a lieu de beaucoup de variation. Chaque église de maison devrait refléter sa propre culture et ses nuances sociales – une des raisons qui font que les églises de maison puissent être très efficaces dans l’évangélisation, particulièrement dans les pays qui n’ont aucune tradition culturelle chrétienne – les membres de l’église de maison n’invitent pas leurs voisins à un bâtiment d’église qui est complètement étranger pour eux où ils seraient impliqués dans des rituels qui sont des principaux obstacles à la conversion des païens. Ils invitent plutôt leurs voisins à un repas amical.

Le repas commun est un composant essentiel de la réunion d’une église de maison. Pour beaucoup d’églises de maison, ce repas inclut/ou est le Repas du Seigneur, et chaque église de maison peut décider comment mettre en évidence sa signification spirituelle. Comme précédemment mentionné, le Repas du Seigneur original a été initié en tant qu’un repas réel de pâque spirituellement significative. La célébration du Repas du Seigneur en tant que repas ou partie du repas est le modèle qui a été apparemment suivi par les premiers croyants. Nous avons lu à propos des premiers Chrétiens:

Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières…Ils étaient chaque jour tous ensembles assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur (Actes 2 :42, 46 – italiques de l’auteur).

Les premiers chrétiens prenaient littéralement du pain, le rompaient, et le partageaient entre eux, une pratique qui a été quasiment observée lors de chaque repas comme l’indique leur culture. Le fait de rompre du pain pendant le repas avait-il une quelconque signification spirituelle aux premiers chrétiens ? La Bible ne l’indique pas d’une manière certaine. Cependant, William Barclay a écrit dans son livre, le Repas du Seigneur, « il n’y a aucun doute que le Repas du Seigneur a été initié comme un repas de famille ou repas des amis dans une résidence privée….L’idée d’un petit morceau de pain et d’un peu de vin n’a aucun rapport avec le Repas du Seigneur tel qu’il était à l’origine….le Repas du Seigneur était à l’origine un repas de famille partagé dans un contexte amical. » Il est étonnant que chaque disciple moderne de la Bible soit d’accord avec Barclay, pourtant l’église suit toujours sa tradition au lieu de suivre la parole de Dieu !

Jésus a exigé à ses disciples d’enseigner leurs disciples à obéir à tout ce qu’il leur avait prescrit. Il leur a ordonné de manger du pain et de boire du vin en sa mémoire, ce que ses disciples ont enseigné à leurs disciples de faire. Est-ce que cela pourrait être fait pendant le repas commun ? Il semble incontestable quand nous lisons certaines paroles de Paul aux croyants Corinthiens :

Lors donc que vous vous réunissez, ce n’est pas pour manger le repas du Seigneur ; car, quand on se met à table, chacun commence par prendre son propre repas, et l’un a faim pendant que l’autre est ivre » (1 Cor. 11 : 20-21 – italiques de l’auteur).

Comment de telles paroles sembleraient-elles raisonnables si Paul parlait du Repas du Seigneur tel que pratiqué dans les églises modernes ? Avez-vous jamais entendu parler des personnes qui, dans une réunion moderne, mangent seules leurs nourritures, ou de quelqu’un qui a faim tandis que d’autres s’enivrent lors du Repas du Seigneur ? De tels propos sembleraient logiques si le Repas du Seigneur était célébré lors du repas ordinaire. Paul continue :

N’avez-vous pas de maisons pour y manger et boire ? Ou méprisez-vous l’église de Dieu, et faites-vous honte à ceux qui n’ont rien ? Que vous dirai-je ? Vous louerai-je ? En cela, je ne vous loue point. (1 Cor.11 :22)

Les gens ne seraient pas ridiculisés si il ne s’agissait pas du vrai repas ? Paul précise que certains des croyants Corinthiens qui arrivaient avant les autres mangeaient leur repas sans attendre les autres arriver. Quand les autres, les plus pauvres peut-être, arrivaient n’ayant rien à mettre sous la dent, ils restaient non seulement affamées, mais aussi ridiculisés parce qu’il était si évident qu’ils n’avaient rien apporté.

Juste après ceci, Paul a écrit au sujet du Repas du Seigneur, disant que c’est un sacrement qu’il « a reçu du Seigneur » (1 Cor. 11:23), et a raconté le déroulement des faits du premier Repas du Seigneur (voir 1 Cor. 11:24 – 25). Il a alors exhorté les Corinthiens à participer au Repas du Seigneur d’une façon digne, leur disant que s’ils ne se jugeaient pas eux-mêmes, ils pourraient réellement manger et boire leur propre jugement qui se traduirait sous forme de faiblesse, de maladie et même de la mort prématurée (voir 1 Cor. 11:26 – 32).

Il a alors conclu :

Ainsi mes frères, lorsque vous vous réunissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres. Si quelqu’un a faim, qu’il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour attirer le jugement sur vous (1 Cor.11 :33-34).

Contextuellement, l’offense commise lors du Repas du Seigneur était celui de ridiculiser d’autres croyants. Paul a encore averti que ceux qui mangeaient leur propre nourriture devant être partagé avec les autres, courraient le danger d’être jugés (ou disciplinés) par Dieu. C’est simple. Celui qui avait trop faim pour attendre les autres, devrait manger chez lui avant d’aller participer à la réunion. Et ceux qui arrivaient avant les autres devraient attendre les retardataires pour partager le repas, un repas qui était inclus ou était le Repas du Seigneur.

Quand nous regardons le passage entier, il semble que Paul disait clairement que si on veut participer au Repas du Seigneur, on doit le faire d’une manière agréable au Seigneur, en amour et respect envers les autres.

En tous cas, il est très clair que l’église primitive pratiquait le Repas du Seigneur lors du repas commun, dans les maisons et sans la supervision du clergé. Pourquoi ne le faisons-nous pas ?

Le Pain et le Vin

La nature des éléments du Repas du Seigneur n’importe pas beaucoup. Si nous voulons imiter parfaitement le Repas original du Seigneur, nous devrions connaître les ingrédients exacts du pain et du genre exact de raisins à partir desquels le vin original a été fait. (Certains pères d’église des premiers siècles ont strictement prescrit que le vin devait être dilué avec de l’eau, autrement l’eucharistie serait pratiquée incorrectement.)

Le pain et le vin étaient parmi les éléments les plus communs du repas juif antique. Jésus a donné une profonde signification à ces deux choses qui étaient incroyablement communes, la nourriture que tout le monde consommait pratiquement chaque jour. S’il avait visité une autre culture à une époque différente de l’histoire, le premier Repas du Seigneur aurait été composé du lait, du fromage et de la viande de chèvre, ou des gâteaux de riz et du jus d’ananas. N’importe quelle nourriture et boisson pourraient potentiellement représenter son corps et son sang. C’est qui importe le plus c’est la signification spirituelle. Ne négligeons pas l’esprit de la loi si nous voulons bien garder sa lettre !

Il n’est pas nécessaire que les repas communs soient exclusivement solennels. Les premiers chrétiens, comme nous l’avons déjà vu, rompaient “du pain de maison en maison…prenant leur repas ensemble avec joie et sincérité de coeur” (Actes 2:46 – italiques de l’auteur). Cependant, le sérieux est certainement approprié pendant cette partie du repas qui nous rappelle le sacrifice de Jésus par les éléments que nous consommons. L’examen de conscience est toujours approprié avant de manger le Repas du Seigneur, comme indiqué par les paroles solennelles de Paul mettant en garde les croyants corinthiens dans 1 Corinthiens 11:17 – 34. N’importe quelle transgression du commandement de Christ d’aimer les autres donne lieu au châtiment de Dieu. Et tout différend et toute division devraient être résolus avant le repas. Chaque croyant devrait s’examiner lui-même et confesser tous les péchés, ce qui est synonyme de «se juger soi-même » si nous employons les paroles de Paul.

L’Esprit s’est Manifesté dans la Chair

Le repas commun pourrait se produire avant ou après la réunion, après les enseignements et l’exercice des dons spirituels. Il revient à chaque église de maison d’en déterminer la forme, et les formes peuvent varier de la réunion à l’autre dans la même église de maison.

Il est très clair de par l’Écriture que les réunions de l’église primitive étaient très différentes du culte institutionnel moderne. En particulier, 1 Corinthiens 11-14 nous donne une abondance d’éclaircissement sur ce qui se produisait pendant les réunions des premiers chrétiens, et il n’y a aucune raison de croire que le même modèle ne peut pas ou ne devrait pas être suivi aujourd’hui. Il est également clair que ce qui se produisait dans les rencontres de l’église primitive tel que décrit par Paul pourrait seulement se produire dans de petits groupes. Ce que Paul décrit ne peut pas se produire dans une grande réunion.

Je serai le premier pour admettre que je ne comprends pas tout ce que Paul a écrit dans ces quatre chapitres de 1 Corinthiens. Cependant, il semble évident que la caractéristique la plus exceptionnelle des réunions décrites dans 1 Corinthiens 11-14 était la présence du Saint-Esprit parmi eux et sa manifestation à travers les membres du corps. Il donnait des dons aux gens pour l’édification de tout le corps.

Paul énumère au moins neuf dons spirituels : la prophétie, les langues, l’interprétation des langues, la parole de connaissance, la parole de sagesse, le discernement des esprits, dons de guérison, la foi, et les dons de miracles. Il ne dit pas que tous ces dons doivent se manifester dans chacune des réunions, mais implique certainement la possibilité de leur opération et semble récapituler certaines des manifestations les plus communes de l’Esprit dans 1 Corinthiens 14:26 :

Que faire donc, frères ? Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi vous ont-ils un cantique, une instruction, une révélation, une langue, une interprétation, que tout se fasse pour l’édification.

Considérons chacune de ces cinq manifestations communes, et nous verrons d’une manière complète les neuf dons de l’Esprit énumérés dans 1 Corinthiens 12:8 – 10.

Le premier sur la liste est le psaume. Les psaumes sont donnés par l’Esprit comme mentionné par Paul dans deux de ses lettres aux églises, soulignant leur importance dans les réunions des saints.

Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche. Soyez, au contraire remplis de l’Esprit ; entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur (Eph.5 :18-19).

Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment ; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce (Col. 3 :16).

La différence entre les psaumes, les hymnes et les chansons spirituelles est peu claire, mais le point primaire est que tous sont basés sur les paroles de Christ, ils sont tous inspirés par l’Esprit, et devraient être chantés par les croyants pour s’enseigner et s’exhorter les uns les autres. Certainement, plusieurs des hymnes et des choeurs que les croyants ont chantés au cours de l’histoire d’église tomberaient dans une de ces catégories. Malheureusement, beaucoup d’hymnes et de choeurs modernes manquent de la profondeur biblique, indiquant qu’ils n’ont pas été inspirés par l’Esprit, et parce qu’ils sont si peu profonds, ils n’ont aucune valeur réelle pour enseigner et exhorter les croyants. Néanmoins, les croyants qui se réunissent dans des églises de maison devraient compter sur l’Esprit espérant qu’il leur donnera non seulement à chanter différentes chansons chrétiennes bien connues, vieux et nouveau, mais leur donnera également des chansons spéciales qui peuvent être utilisées pour l’édification commune. En effet, qu’il est spécial pour une église d’avoir ses propres chansons inspirées par l’Esprit!

Les Enseignements

Le numéro sur la liste de Paul ce sont les enseignements. Ceci indique encore que n’importe qui pourrait partager un enseignement inspiré par l’Esprit dans la réunion. Naturellement, chaque enseignement doit être jugé pour voir s’il s’accorde avec l’enseignement des apôtres (comme au temps des apôtres: voir Actes 2:42). Mais notez qu’il n’y a aucune indication ici ou dans le Nouveau Testament où la même personne doit enseigner chaque semaine dans une église locale, dominant toute la réunion.

Il y avait, à Jérusalem, de plus grandes réunions au temple que les apôtres avaient enseignés. Nous savons que les anciens ont également été donnés la responsabilité d’enseigner l’église, et que certaines personnes sont spécifiquement appelées au ministère d’enseignent. Paul a fait beaucoup d’enseignements, publiquement et de porte à porte (voir Actes 20:20). Dans les petites réunions des croyants, cependant, le Saint-Esprit pourrait employer d’autres pour enseigner à part les apôtres, les anciens ou les docteurs.

S’agissant de l’enseignement, il semble que nous sommes considérablement favorisés par rapport à l’église primitive parce que nous pouvons avoir des Bibles personnelles et les apporter avec à nos réunions. D’une part, peut-être que notre accès facile à la bible nous a aidé à élever de la doctrine au-dessus de l’amour pour Dieu et pour les autres, nous prenant la vie même que la parole de Dieu est censée nous donner. Nous en doctrinant à la mort. Beaucoup de petits groupes d’étude biblique sont aussi inefficaces que les sermons des dimanches matins. Voici une bonne règle à suivre en vue de donner de bons enseignements dans les églises de maison : Si les enfants ne cachent pas leur ennui, les adultes cachent le leur. Les enfants sont de grands baromètres de vérité.

La Révélation

Troisièmement, Paul énumère la « révélation. » Cela pourrait signifier tout ce qui est indiqué par Dieu à un certain membre du corps. Par exemple, Paul mentionne d’une façon spécifique comment un incroyant pourrait visiter une réunion des chrétiens et avoir « les secrets de son coeur… révélés » au moyen du don de la révélation. Le résultat en est qu’il « sera condamné » par tous et « appelé à la repentance » et « s’humiliera et adorera Dieu, et déclarera que Dieu est certainement parmi vous » (1 Cor. 14:24 – 25).

Ici nous voyons de nouveau que la présence du Saint-Esprit était un trait caractéristique des réunions d’église, et que les choses surnaturelles se produisaient en raison de sa présence. Les premiers chrétiens ont vraiment cru la promesse de Jésus que, « là où deux ou trois seront réunis en mon nom, je suis parmi eux» (Mt. 18:20). Jésus était lui-même dans leur milieu, c’est pourquoi les miracles se produisaient. Ils « adoraient littéralement dans l’Esprit de Dieu » (Phil. 3 : 3).

En tous cas, la prophétie, dont je parlerai sous peu, pourrait contenir la révélation des coeurs des gens. Mais la révélation pourrait être donnée au sujet d’autres choses et par d’autres moyens, tels que des rêves ou des visions (voir Actes 2:17).

Les Langues et leur Interprétation

Quatrièmement, Paul énumère deux dons qui fonctionnent ensemble, les langues et leur interprétation. À Corinthe, il y avait une surabondance et un abus du parler en langues. Les gens parlaient en langues pendant les réunions sans aucune interprétation, et personne ne saisissait le message. Nous pourrions nous demander comment les Corinthiens pourraient être blâmés, alors que ça semble être la faute du Saint-Esprit qui leur avait donné le don de parler en langues sans leur donner l’interprétation de ces langues. Il y a une réponse très satisfaisante à cette question que j’aborderai dans un chapitre ultérieur. En tous cas, Paul n’a pas interdit le parler en langues (comme prétendent beaucoup d’églises institutionnelles). En revanche, il a interdit l’interdiction de parler en langues, et a déclaré que c’était le commandement du Seigneur (voir 1 Cor. 14:37 – 39) ! [6] C’était un don qui, une fois utilisé correctement, pourrait édifier le corps et affirmer la présence surnaturelle de Dieu parmi eux. C’est Dieu qui parle à travers des personnes, leur rappelant sa vérité et sa volonté.

Paul a donné un argument convaincant dans le chapitre 14 concernant la supériorité du don de prophétie sur celui du parler en langues non interprétées. Il a fortement encouragé les Corinthiens à désirer la prophétie, ce qui indique que les dons de l’Esprit sont manifestés parmi ceux qui le désirent. De même, Paul a averti les croyants de Thessaloniciens, « n’éteignez pas l’esprit ; ne méprisez pas les prophéties » (1 Thes. 5:19). Ceci indique que les croyants mettent en boîte ou « éteignent le feu » de l’esprit en hébergeant une mauvaise attitude envers le don de prophétie. C’est sans doute pourquoi le don de prophétie est si rarement manifesté parmi la plupart des croyants aujourd’hui.

Comment Commencer?

Les églises de maison sont le fruit du Saint-Esprit dans un planteur d’église de maison ou un ancien/pasteur/évêque qui reçoit la vision de commencer une église de maison. Gardez dans l’esprit qu’un ancien/pasteur/évêque biblique est comparable à un simple chrétien mature dans l’église institutionnelle. Aucun planteur d’église de maison n’a besoin d’une éducation formelle pour commencer le ministère.

Une fois qu’un planteur d’église reçoit du Saint-Esprit la vision pour une église de maison, il doit chercher le Seigneur pour lui donner d’autres personnes qui pourraient se joindre à lui. Le Seigneur le mettra en contact avec des personnes ayant une vision semblable, confirmant ainsi son appel. Ou il peut être conduit vers des incroyants réceptifs qu’il pourra amener à Christ et en faire ses disciples dans une église de maison.

Ceux qui ont juste commencé l’aventure d’église de maison devraient savoir que ça pourrait prendre du temps pour que les membres se sentent confortables les uns avec les autres et apprennent à cohabiter et à marcher dans l’Esprit. Il y aura des défis et des erreurs le long de la route. Le concept d’encourager la participation de chaque membre, l’élaboration du leadership biblique, la formation des anciens, l’exercice des dons du Saint-Esprit, le partage du repas commun, et l’atmosphère spirituelle sont tout à fait étrangers à ceux qui sont familiers avec les réunions institutionnelles. Ainsi, il est sage d’appliquer la grâce et la patience lorsqu’une nouvelle église de maison voit le jour. Le format initial peut être une étude biblique à la maison, avec un culte principal, une personne partageant un enseignement préparé, et clôturant la séance la prière d’ensemble, la fraternité et un repas. Cependant, aussitôt que l’église de maison apprend le format biblique, l’ancien/pasteur/évêque devrait encourager les membres à essayer d’obtenir ce qui est de meilleur en Dieu. Essayez-le, et appréciez le résultat !

Les réunions d’église de maison peuvent circuler d’une maison à une autre chaque semaine, ou une personne peut ouvrir sa maison chaque semaine. Quelques églises de maison se déplacent de temps en temps aux endroits spéciaux. Le temps et le lieu de rencontre ne doivent pas être le dimanche matin, mais ce qui favorise les membres de l’église. En conclusion, il est meilleur de commencer petit, ne dépassant pas douze personnes.

Comment Passer de l’Eglise Institutionnelle à l’Eglise de Maison

Probablement que plusieurs des pasteurs qui lisent ceci travaillent dans des structures des églises institutionnelles, et peut-être que vous, cher lecteur, êtes l’un d’entre eux. Si je vous ai incité à désirer ardemment le genre d’église décrite ici, vous devez vous avoir déjà demandé comment vous pouvez faire la transition. Prenez votre temps. Commencez à enseigner la vérité biblique et à faire dans votre structure des disciples qui obéissent aux commandements de Jésus. Les vrais disciples ne tarderont pas à embrasser le changement vers la structure biblique de l’église aussitôt qu’ils en sont au courrant. Les boucs et les religieux résisteront à des telles transitions.

En second lieu, étudiez ce que l’Écriture indique sur le sujet et introduisez votre congrégation à la structure de l’église de maison et les bénédictions inhérentes. Vous pourriez par la suite décommander votre culte du milieu de la semaine ou de dimanche soir pour commencer des réunions hebdomadaires dans les maisons observées par les croyants mûrs. Encouragez chacun à y participer. Modelez de plus en plus ces réunions pour établir le format du modèle biblique des églises de maison autant que faire se peut. Puis, permettez que les gens aient le temps d’expérimenter entièrement les bénédictions de leur petit groupe.

Aussitôt que chacun apprécie les réunions à la maison, vous pourriez annoncer qu’un certain dimanche du mois va être « un dimanche de l’église primitive. » Ce dimanche, le bâtiment d’église sera fermé et chacun ira se réunir dans une maison comme le faisait l’église primitive, partageant le repas ensemble, jouissant de la fraternité, de la prière, des enseignements et des dons spirituels. Si vous avez du succès, vous pourriez avoir de telles réunions un dimanche de chaque mois, puis par la suite deux dimanche, et puis trois dimanche. En fin, vous pourriez libérer chaque groupe pour être une église de maison indépendante, pour se développer et se multiplier, et vous pourriez peut-être faire de grandes réunions une fois le mois.

Ce processus de transition pourrait prendre un à deux ans.

Ou, si vous voulez y aller avec plus de précaution, vous pourriez juste commencer avec une maison rassemblant quelques uns de vos membres les plus intéressés que vous dirigez vous-même. (Encore, les églises de maison ne doivent pas se réunir le dimanche matin.) Ça semble être une bonne expérience et serait certainement bénéfique à tous. Si vous réussissez, nommez alors un superviseur et libérez le groupe pour devenir une église indépendante qui joindra le service de dimanche institutionnel une fois par mois. De cette manière la nouvelle église sera toujours une partie de l’église mère, et ne sera pas mal vue par ceux de l’église institutionnelle. Cela pourrait également aider à influencer d’autres dans l’église de maison pour se considérer comme étant une église implantée par l’église institutionnelle.

Si le premier groupe se développe, priez pour savoir comment le scinder en deux leur donnant de bons responsables et des dons suffisants. Les deux groupes pourraient se réunir ensemble occasionnellement dans de grandes célébrations, peut-être une fois par mois ou une fois tous les trois mois.

Peu importe le chemin que vous emprunterez, accrochez vous à votre objectif même dans les échecs, parce qu’il y en aura. Les églises de maison sont faites des gens, et les gens posent des problèmes. N’abandonnez pas.

Il est peu probable que tout le monde dans votre église institutionnelle fasse une telle transition, vous devriez de ce fait décider quand vous devrez personnellement vous consacrer à l’église de maison ou à un groupe d’églises de maison, laissant derrière vous l’institutionnel. Ce sera un jour mémorable pour vous !

L’église Idéale

Est-ce qu’un pasteur d’une église de maison peut avoir plus de succès aux yeux de Dieu qu’un pasteur d’une méga église ayant un énorme édifice avec des milliers de participants à chaque réunion de dimanche ? Oui, s’il multiplie des disciples obéissants et les formateurs des disciples, comme Jésus, par opposition à celui qui rassemble des boucs spirituels une fois par semaine pour observer un rituel et écouter aux discours amusants sanctifiés par quelques écritures déplacées de leur contexte.

Un pasteur qui s’applique à suivre le modèle de l’église de maison n’aura jamais un grand rassemblement. En fin de compte, cependant, il aura beaucoup de fruits durables, parce que ses disciples font des disciples. Beaucoup des pasteurs de « petits » groupes de 40 à 50 personnes qui rêvent de grandes masses pourraient devoir ajuster leur pensée. Leurs églises pourraient déjà être trop grandes. Peut-être qu’ils devraient cesser de prier pour de grands bâtiments et commencer à prier au sujet de qui devraient être nommés pour diriger les deux églises de maison qui découleront de la division de l’église en deux. (Svp, quand cela se produit, ne donnez pas de nom à votre nouvelle dénomination, ne prenez non plus le titre d’ « évêque » !)

Nous devons supprimer la pensée selon laquelle le plus grand est le meilleur quand on parle de l’église. Si nous devions purement juger sur une base biblique, des congrégations se composant des centaines de spectateurs qui se réunissent dans les bâtiments spéciaux seraient considérés tout à fait étranges. Si les apôtres originaux visitaient les églises institutionnelles modernes, ils se gratteraient la tête !

Une Objection Finale

On dit souvent que dans le monde occidental où le christianisme est devenu une culture comme tant d’autres les gens n’accepteront jamais l’idée des églises se réunissant dans des maisons. On dit cela pour nous faire comprendre que nous devons rester dans le modèle institutionnel.

D’abord, cette pensée n’est pas vraie, car le mouvement d’église de maison s’accélère rapidement dans le monde occidental.

En second lieu, les gens se réunissent déjà heureusement dans les maisons pendant les fêtes, les repas, les fraternités, les études bibliques et les groupes cellules. L’acceptation de l’idée d’une église dans une maison nécessite un petit ajustement de la pensée.

Troisièmement, il est vrai que les personnes religieuses, « les boucs spirituels, » n’accepteront jamais le concept des églises de maison. Ils ne feront rien qui pourrait potentiellement les faire sembler impaires à leurs voisins. Mais les vrais disciples de Jésus-Christ acceptent certainement le concept des églises de maison une fois qu’ils comprennent leur base biblique. Ils se rendent compte rapidement à quel point les bâtiments d’église sont inutiles dans la formation des disciples. Si vous voulez construire une grande église avec du « bois, du foin et de la paille » (voir 1 Cor. 3:12), vous aurez besoin d’un bâtiment, mais il brûlera à la fin. Mais si vous voulez multiplier des disciples et des formateurs des disciples, vous construirez l’église de Jésus-Christ avec de « l’or, de l’argent et des pierres précieuses, » alors vous n’avez pas besoin de gaspiller votre argent et votre énergie sur des bâtiments.

Il est intéressant que le plus grand mouvement évangélique indigène dans le monde aujourd’hui, le mouvement « Retour à Jérusalem » des églises de maison chinoises, ait adopté une stratégie spécifique pour évangéliser les nations de la fenêtre 10/40. Ils disent : « nous n’avons aucun désir de construire un bâtiment d’église où que ce soit ! Ceci permet la prédication rapide de l’évangile, et ça devient plus difficile aux autorités de nous détecter, et nous permet d’affecter toutes nos ressources au ministère de l’évangile. »[7] Un exemple sage et biblique à suivre en effet!


[1]Bien ça puisse sembler radical, le seul motif réel que les bâtiments des églises sont nécessaires est le manque de serviteurs qui surveilleraient des églises de maison, ce qui est le résultat de la formation médiocre des disciples potentiels dans les églises institutionnelles. Pourrait-ce signifier que les pasteurs de grandes églises institutionnelles sont réellement coupables de voler les ministères légitimes des pasteurs ayant l’appel de Dieu mais qui sont enformés dans leurs rassemblements? Oui.

[2] Ce rapport de un à dix ou – vingt ne devrait pas être considéré comme étant une surpuissance pastorale à la lumière du modèle biblique de Jésus qui avait douze disciples et de Moïse qui avait délégués plus de dix personnes (voyez ex. 18:25). La plupart des pasteurs institutionnels veillent sur beaucoup plus de personnes qu’ils peuvent effectivement diriger.

[3] Nous pourrions également nous demander pourquoi il n’y a aucun « pasteur titulaire, » « pasteur assistant » ou « pasteur auxiliaire » mentionné dans l’écriture. Encore, ces titres qui semblent si essentiels dans l’église moderne en raison de sa structure étaient inutiles dans l’église primitive en raison de sa structure. Les églises de maison de vingt personnes n’ont pas besoin des pasteurs titulaires, assistant ou auxiliaire.

[4] Une de mes définitions préférées de la folie : c’est répéter la même chose et espérer différents résultats. Les pasteurs peuvent enseigner pendant des années au sujet de la responsabilité de chaque membre d’être impliqué dans la formation des disciples, mais à moins qu’ils fassent quelque chose pour changer leurs structures, les gens continueront à venir à l’église pour s’asseoir, écouter et rentrer à la maison. Pasteur, si vous continuez à faire ce qui n’a changé personne dans le passé, ça ne changera personne dans l’avenir. Changez ce que vous faites !

[5] Naturellement, la raison primaire pour laquelle beaucoup de pasteurs sont défavorables à cette idée est parce qu’ils établissent réellement leurs propres royaumes, non pas le royaume de Dieu.

[6] Je me rends compte, naturellement, qu’il y a ceux qui relèguent toutes les manifestations surnaturelles de l’Esprit au premier siècle, disant qu’ils ont censément cessé. Ainsi, nous n’avons aucune raison de chercher ce que l’église primitive a expérimenté, et le parler en langues n’est plus valide. J’ai peu de sympathie avec de telles personnes qui sont comme le les Sadducéens modernes. En tant quelqu’un qui a à plusieurs occasions loue Dieu en Japonais selon les orateurs japonais qui m’ont entendu, et après n’ayant jamais appris le japonais, je sais que le Saint-Esprit n’a pas cessé d’accorder ces dons. Je me demande également pourquoi ces Sadducéens maintiennent toujours les appels du Saint-Esprit, invitant des pécheurs à se repentir, mais nient l’oeuvre de l’esprit en plus de ces miracles. Ce genre de « théologie » est le produit de l’incréduleté et de la désobéissance humaine, et n’a aucun appui scripturaire, et fonctionne réellement contre le but de Christ. C’est une désobéissance directe à Christ d’après ce que Paul a écrit dans 1 cor. 14:37.

[7] Frère Yun dans Back to Jérusalem, p. 58.